Anirae

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    Le roman originel

    Felgueran
    Felgueran
    Sage Fondateur
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    Le roman originel Empty Le roman originel

    Message  Felgueran Mar 7 Nov - 21:39

    Comme je suis gentil, je ne vous mets pas la préface.
    Bonne lecture, et n'hésitez pas à donner votre opinion!





    Début du
    CHAPITRE I




    An 0; Jour 1 de Chalsud


    La guerre, encore la guerre. Depuis maintenant plusieurs siècles déjà, la guerre faisait rage entre les deux royaumes. Les Inois dévoraient les prisonniers blessés et les Hampcrois se vengeaient sans cesse. A part le cannibalisme des gens de la Ine, il n’y avait aucune raison pour que la guerre soit, elle ne devait pas être.
    Le prince héritier du trône de la Hamp, dans sa tente noire, tournait en rond en ruminant de sombres pensées. Son conseiller était assis en face de lui, devant un bureau et attendait pour noter ce qu’il lui dicterait.


    - Assez, Norbert! lui cria celui ci, Vous êtes mon conseiller, non ? Aidez-moi à faire cessez cette guerre stupide et... et ignoble!

    Dans ce genre de circonstances le conseiller ne savait jamais quoi dire. Son Prince réfutait en général chacune de ses propositions.

    - Qu'est ce que je dois dire à mon père pour qu’il cesse ces batailles de gamins qui... qui ne servent à rien.
    - Il est vrai que l’on ne nomme pas votre père le sanguinaire pour rien.

    - Vous pouvez vous taire, si c’est pour dire des sottises aussi idiotes que ça. Je sais bien qu’il s’en moque. reprit il sur un ton un peu plus faible que d’ordinaire avant de retrouver sa colère : Mais aidez-moi, vous, espèce d’idiot!

    Le conseiller hésitait. Il avait bien une idée, mais elle lui paraissait aussi folle qu'invraisemblable.

    - Eh bien. Peut être que. En…
    - Eh bien ? Dites ! Qu’est ce que vous attendez pour parler ?
    -J’y venais mon Seigneur. Donc. Peut être qu’en…

    - Seigneur ! Seigneur ! …

    Thufir, un soldat de la garde attachée au roi, les interrompit. Le jeune homme devait à peine sortir de la forge où il avait dut passer la plupart de son enfance. Mais tous savait qu’on pouvait lui faire confiance. Jamais il ne penserait à duper son voisin.
    Thufir arriva en courant, leva un pan de la tente et se fraya un chemin à travers le léger bazar qui jonchait le sol. Il leva la tête et ouvrit en grand la bouche, le visage transformé par la vision d’horreur qu’il avait eu : c’était son premier combat, sa première guerre. Et il pleurait son sang et toutes les larmes de son corps sur le sol.


    - Seigneur…, reprit-il. Notre Roi est… Il est… Il est mort…

    La fin de sa phrase mourut dans un sanglot qu’il n’étouffât pas. Il n'avait pas était préparé aux combats acharnés qui faisaient rage pendant la guerre. Norbert ne savait pas quoi dire. Hampcorté avait toujours un peu fou, trop brutal avec ces ennemis. L’héritier du trône lui-même était horrifié. Il aimait son père. Hélas pour lui, il n'eu pas le loisir de le montrer aux occupants de la tente. En tant que nouveau roi, il se devait d'être intouchable. Et c'est en constatant que son roi s’en moquait, que Thufir en fut un peu choqué.

    - Emmenez-moi à lui. dit-il tout en gardant la tête haute.

    Thufir emmena son Seigneur à travers les tentes des soldats laissant derrière eux, ébranlé par l'attitude du prince héritier, Norbert. Il fallait traverser le camp pour atteindre la tente pourpre du roi. Tout était propre et bien rangé, rien ne laissait paraître qu’il y avait la guerre hors du campement, si ce n’est les armures encore rougies par le sang des combattants. Les soldats les nettoyaient.
    Les généraux faisaient en sorte que tout soit en ordre et que les tentes soit régulièrement aérées : en temps de guerre, il faut toujours occuper les soldats pour qu’ils ne sombrent pas dans la démence car, c’est bien connu, un esprit qui a peur se torture.
    L’agitation causée par la guerre n’était donc que peu perceptible dans le camp. Mais c'était une autre chose lorsque l'on s'en éloignait d'une centeine de mètres.
    Thufir et le nouveau roi de la Hamp marchèrent d’un pas alerte devant les soldats décontenancés. Ceux-ci n’étaient pas encore au courant de la mort de leur chef sanguinaire.
    Devant la tente pourpre du roi, les soldats de faction jouaient aux dés. Dès qu’ils aperçurent le prince héritier au trône, ils se levèrent. Après quelque temps d’hésitation et un regard noir du prince héritier, ils levèrent leurs lames et annonçèrent son entrée.
    Une fois rentré seul dans la tente, le prince se mit à regarder fixement son père. Celui ci avait le crane fendu au niveau de l’oreille droite et il n'y avait plus de trace de son casque. Il avait été enlevé avant que le coup ne soit porté. Sa jambe gauche faisait un angle bizarre au niveau du genou ; son tibia s’était déboîté et sa jambière s’enfonçait dans sa chair. Son bras droit ne pourrait plus jamais tenir de plume : il a dut être broyé par une catapulte, ou par un cheval… la catapulte semblait malheureusement le plus probable. Il s’attarda encore sur quelques détails de la nouvelle anatomie de son père. Celui-ci n’était d’ailleurs que peu reconnaissable, a cause du sang dont il était maculé.

    Un vieil homme était caché derrière un paravent. Il s’avança derrière le prince héritier du trône de façon à ne pas être vu. Sa petite barbe blanche taillée en pointe cachait à peine le col de sa longue robe verte. Il était courbé sur un bâton aussi grand que lui.


    - Notre Roi est mort en brave, dit l’homme.
    Hampcorté était un homme formidable !

    Le fils du roi fut légèrement surpris de savoir le conseiller de son père ici. Il avait toujours été partout.

    - Oui, répondit le nouveau roi de la Hamp, mais il aimait la guerre. Et c’est ce qui lui a causé du tort…
    - Tout le monde à ses petits défauts.
    - Peut être…

    La chose qui surprenait avant tout le jeune prince était le ton ironique que commençait à prendre le conseiller de son père.

    - Mais mon père… reprit-il
    - Bah ! Arrêtez de vous lamenter sur votre père ! C’est le passé…
    - Felgueran ! Vous ne nous avez jamais parlé ainsi, Felgueran. Ni à moi, ni à mon père ! Pourquoi aujourd’hui ? !

    Le vieil homme sourit. Il était conscient de jouer avec les nerfs de son employeur. Ce nouveau roi promettait d’être à la hauteur de ses espérences. Celui ci, indigné, repris la parole guère plus calme que précédemment.

    - Vous avez été esclave avant d'être notre serviteur. Souvenez-vous en Felgueran.

    Le conseiller s'esclaffa puis se dirigea hors de la tente, un sourire narquois aux lèvres. Le nouveau roi le suivit jusqu'à l'entrée, soulevant un pan de la tente. Les yeux pleins de colère, il l'apostropha.

    - Vous entendez Felgueran ! Je peux vous remettre les fers !

    Celui-ci se retourna, faisant fit des regards outrés que lui jetaient les soldats de factions, prêts à obéir aux ordres de leur souverain.

    - Je vous comprend mon Seigneur, vous devez être bouleversé. Je préfèrerais cependant rester avec vous.
    - Hors de ma vue vieillard sénile!.

    Le conseiller sourit. Il avait gagné. Il était libre.

    - A vos ordres mon Seigneur. Où vais-je aller dorénavant ?

    La figure dénaturée par la colère, le prince héritier ne pouvait plus se retenir.

    - Vous avez bien une retraite ?! Non ?! Allez donc dans votre espèce de... de champignon!

    - Assurément mon Seigneur. Mais si vous pouviez parler moins fort, on va vous entendre. Et puis... Qui va me remplacer ?

    Un rictus déforma le visage du seigneur de la Hamp.

    - Gardes !Conduisez cet homme hors du camp ! Et souvenez-vous en Felgueran, c'est par respect pour mon père que je ne vous fait pas arrêter !Je n'aurais pas cette clémence la prochaine fois !

    Felgueran se retourna et partit, escorté par la garde du roi. Il n’était plus aussi courbé qu’avant : il avait l’air comme rajeuni. Il n’avait pas non plus son habituel air maladif.
    Le nouveau roi de la Hamp le regarda s’en aller, stupéfait, tandis que le vent s’engouffrait dans la tente, donnant au mort un air surnaturel qui fit frissonner son fils.
    Décidement, Felgueran lui laissait toujours d'étranges impresions. Se reprenant, il donna vite fait un coup de pied à la chatte qui était venue se frotter à sa jambe, aussi indifférente aux faits et gestes des interlocuteurs que de la guerre. Elle sortit les griffes et partie se cacher derrière le paravent que le vent avait fait tomber.

      La date/heure actuelle est Jeu 16 Mai - 23:45